L’ingénierie financière est le savoir-faire le plus important
En 2003, l’association citoyenne toulousaine „Eau Secours 31“ découvrit la véritable nature de ce qu’on appelait alors le „ticket d’entrée“, celui que la Compagnie Générale des Eaux (aujourd’hui Veolia) a payé lors de la signature du contrat de concession avec Toulouse. Ces 473,5 millions de FF, Dominique Baudis, le maire de l’époque, les présentait comme une véritable prouesse dans le deal avec Veolia. Avec cette somme, la ville pouvait boucher les trous de son budget, subventionner la construction de quelques bâtiments publics et baisser les impôts locaux. Peu après, l’association « Eau Secours 31 » est tombée sur un passage resté secret du contrat de concession. Celui-ci prévoit une augmentation du prix de l’eau pour financer le droit d’entrée. Ce n’était plus Veolia mais bel et bien l’usager toulousain qui payait le ticket d’entrée. De sorte que, d’ici à la fin 2020, date prévue d’échéance du contrat, Veolia aura encaissé plus du triple de son prétendu « cadeau à la ville ». Un joli profit supplémentaire pour Veolia ! Mais les augmentations de redevances sont également des impôts déguisés. Ce que les usagers toulousains paient en réalité, ce sont les dépenses somptuaires de la ville, financées par le droit d’entrée. C’est illégal depuis 1995. En France, la loi spécifie que les taxes payées par les usagers de l’eau ne peuvent être affectées à un autre usage que l’eau. Pierre Cohen, le nouveau maire de Toulouse, élu en mars 2008, aspire à rompre dès que possible ce contrat avec Veolia en s’appuyant sur l’association « Eau Secours 31 » et à remunicipaliser la gestion de l’eau à Toulouse.